RPG Fascination
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 Le rêve [Fiche perso terminée]

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MessageSujet: Le rêve [Fiche perso terminée]   Le rêve [Fiche perso terminée] Icon_minitimeMer 26 Aoû - 18:12

Poste vacant [] Poste vacant d’un membre [] Personnage inventé [x]

- Je te l’avais bien dit qu’il fallait pas passer par là.
- Non, tu ne m’as rien dit ! Tu t’es contentée de grommeler ! C’est toujours pareil, tu critiques mais tu ne donnes jamais ton avis !
- Oh, tu te calmes la madeleine farcie ! C’est de ma faute si t’as voulu suivre cette putain de lumière ? T’as jamais voulu regardé de films d’horreur, bah tant pis pour toi ! Tu saurais que les…

- Hum, excusez-moi…

- Merde, t’as réveillé les morts du cimetière. Ils nous envoient des émissaires pour que t’arrêtes de piailler comme une hystérique.
- Tu… Tu crois qu’on a crié si fort que ça ?
- Mais nan, nunuche, tu es en train de rêver. Ce type n’existe pas. T’es qui, toi d’ailleurs, l’ectoplasme à lunettes ?

- Et bien, on m’a remis le dossier de Mademoiselle Marie Emmanuelle de Bourdon –

- Bourbon, s’il vous plaît. Bourbon. Je… Je n’aime pas quand on écorche mon nom de famille.
- Nunuche.

- Bourbon, donc. Et vous voici, toutes les deux… Je vous avoue que je suis un peu perdu.

- Le sois pas, Casper. On va t’expliquer.
- Mais, Manu, on ne sait même pas qui sait, tu crois vraiment que…
- Marie. Tu dors ! Tu m’entends ? Ce type qui flotte là, il existe pas ! Qu’est-ce que ça peut faire que tu sois une psychopathe tordue et que tu devrais être à l’asile ?
- Tu… Ne dis pas ça… Je n’aime pas quand tu dis ça…
- Bon, ça va, excuse-moi. Le fantôme, tu m’écoutes ? J’vais t’expliquer parce que la sainte-nitouche a ce qu’on appelle une timidité à en faire rougir Paris Hilton.

- Je vous écoute.

- On est Marie Emmanuelle. Toutes les deux. Là, vous nous voyez séparément parce qu’on est en plein rêve, mais dans la réalité, on est toutes les deux dans une seule caboche. C’est plutôt étroit, d’ailleurs, sans vouloir te vexer Marie.

- Donc, vous vous appelez mutuellement par vos deux prénoms. Pourquoi ?

- Ben, quand je suis venue, je m’appelais pas. Marie m’a proposé son deuxième prénom. Qu’est-ce que je le trouvais moche, au début ! Et puis, à force, on s’habitue. Et toi, le transparent, tu t’appelles comment ?

- Je suis comme vous, Emmanuelle. Je ne m’appelle pas.

- Mais… Que nous voulez-vous alors ?

- On m’envoie m’occuper de vous. Je suis votre conscience.

- Une conscience ? Et merde…
- Une conscience ? C’est merveilleux ! Je suis enchantée de vous rencontrer. Nous sommes toutes les deux ravies de vous avoir avec nous !
- Ravies, ravies… Déjà qu’à deux on était serrées…

- Ah, mais je n’interviendrai qu’en cas de besoin. Pour vous guider, pour faire le moralisateur, ce genre de choses.

- Comme dans Pinocchio ?
- Si tu savais où tu pouvais te mettre tes Walt Disney, Marie…

- Parlez-moi de vous. De votre famille.

- C’est… Est-ce obligatoire ?... Je veux dire… Je n’apprécie pas particulièrement parler de ma famille.
- Je vais me faire un plaisir de le faire.
- Non… Non, Manu… Tu vas encore être méchante avec maman…
- Je ne suis pas méchante avec maman. Je ne dis que la vérité. Toi, tu l’aimes trop. Que tu es bête, parfois !

- Je vous écoute.

- T’as vu le nom qu’on se tape, hein ? Bah ça c’est rien. Les Bourbons, au cas où tu le saurais pas, sont une très vieille et très riche et très insupportable famille royale qui remonte aux Moyen Âge. Avec d’autres clans, ils se disputaient l’Europe à coups de centaines de morts et ils s’échangeaient leurs enfants pour agrandir leur souveraineté. Aujourd’hui c’est pareil, sauf que c’est plus du territoire qu’on conquiert, c’est des parts de marché. Plus on a de fric, plus la couronne se matérialise au-dessus de leurs grosses têtes vides. Notre père est un vieux con qui déteste les enfants (qui déteste tout le monde, d’ailleurs) et qui mène sa vie sans se soucier de ce que sa femme en pense. Il possède tout ce qui convient pour un vieux con riche : deux yachts, une dizaine de luxueuses maisons, une vingtaine de maîtresses et des centaines d’ « associés ». Des amis, mais pire que tes ennemis. Il possède la plus importante marque d’hypermarchés au monde. Attends, c’est pas le pire. Parce qu’il y a la mère ! Cette tarée vaut encore moins que son cher et tendre. Tomber enceinte a été la tragédie de sa vie ; elle a d’ailleurs avorté une trentaine d’enfants depuis ses douze ans – oui, elle était précoce, la garce. Mais vu qu’il lui fallait un héritier, au moins pour ne pas passer pour une frigide stérile, et elle s’est fait violence. Jamais elle n’a embrassé, ni caressé son enfant. Ecrasé, humilié, ratatiné, oui. A l’accouchement, elle a poussé un énorme soupir de soulagement, a refusé qu’on lui donne son enfant « éloignez-moi cette chose répugnante du visage, ou je sens que je vais me sentir mal » et l’a confié à une servante « tenez, prenez-ça et donnez-lui un prénom digne de son rang. » Salope. Je la hais. Seize ans que je subis ses humiliations permanentes, sa face de fouine – ou de poisson mort, j’hésite encore, ce tranchant me rappelle celui des carpes sauf qu’elle n’a même pas leur bouche amoureuse – et ses petits reniflements méprisants. Elle est princesse de Habsbourg et ça, ça elle le sait. Au moins elle peut rien me dire à ce sujet, parce que je le suis aussi.

- Où vivez-vous ? Je suppose que vous êtes plutôt riche…

- Disons que nous vivons plutôt bien… Il y a la crise, bien entendu, qui a considérablement…
- C’est pas fini ce numéro, Marie ? C’est à ta conscience que tu parles ! A elle tu peux le lui dire. Oui, on pète dans l’or. Oui, le PQ c’est limite des billets de cinquante. Oui, on a des fringues qui coûtent la peau des fesses (tant qu’on reste dans le champ lexical du postérieur). Maintenant qu’il sait tout, tu lui dis où qu’on habite, et fissa.
- D’a… D’accord. Depuis hier nous sommes arrivées à notre résidence au Texas. Nous allons y rester quelque temps, j’ignore combien exactement. Nos parents étant souvent en déplacement, nous les voyons peu. Nous vivons seules avec Aurore, notre nourrice. Je l’aime bien, Aurore, même si elle est un peu sourde. Mais c’est l’âge, elle n’est plus toute jeune !
- Tu veux dire qu’elle est croulante et qu’il lui manque des dents, ouais ! Mais t’as raison, elle est pas méchante pour deux sous.

- Bien, bien… Et si vous me disiez qui vous êtes ?

- On vient de te le dire ! Il est con ou quoi ?
- Emmanuelle, je crois qu’il veut qu’on lui parle de notre caractère. De nos goûts. De nos habitudes. Tu n’as pas besoin d’être sans cesse vulgaire et irrespectueuse.
- Lâche-moi. Tu m’ennuies.
- Je vais commencer, si cela ne vous dérange pas. Je suis une personne très timide, voire introvertie. Et cela depuis toujours. Cela doit être en partie dû à la façon dont me traitaient et continuent de me traiter mes parents, ou alors cela n’a pas contribué à m’améliorer. J’ai tendance à voir le danger partout, car en effet, je suis peureuse et facilement impressionnable.
- Bref, t’es une chiffe. Tu sers à rien.
- Manu, ça suffit. En plus de ma timidité, j’ai peur de la foule, du bruit, et pire encore, de l’attention des autres. Je préfère qu’ils m’ignorent, parce que quand quelqu’un vous ignore, il ne peut pas vous faire de mal. Quand ma mère passait devant moi sans me voir, j’étais si contente. Pas de méchancetés, par de pincements. Je suis heureuse dans l’anonymat. Malheureusement, je le suis rarement. Avec un nom comme le mien, c’est difficile… Surtout que… Je suis assez jolie… Enfin, je veux dire…
- T’es super belle, Marie. T’es plus jolie que ta maman et elle en crève à chaque fois qu’elle te regarde.
- On… On y reviendra plus tard. Je… J’aime la nature, enfin, non, j’ai peur des animaux et j’attrape facilement froid. Regarder les forêts par la fenêtre, écouter la pluie, cueillir des fleurs et des fruits dans la serre… J’aimerais apprendre, connaître le monde. Mais je n’ose pas… Les garçons me terrifient. Surtout depuis…
- Hum, bref, à mon tour maintenant. Tu m’écoutes, le Poltergeist ? J’étale pas ma vie pour que tu me la fasses répéter ensuite.

- Vous n’avez aucun souci à vous faire, mademoiselle. Je suis tout ouïe.


Dernière édition par Marie E. de Bourbon le Mer 26 Aoû - 22:57, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le rêve [Fiche perso terminée]   Le rêve [Fiche perso terminée] Icon_minitimeMer 26 Aoû - 18:13

- Je suis pour commencer une contestataire. Jamais contente, j’adore critiquer, et comme rien n’est parfait je suis toujours satisfaite. Ça doit être l’influence de ma mère – elle est d’ailleurs mon sujet préféré. Ça ne fait aucun doute, je suis une emmerdeuse, toujours à chercher la petite bête et pire encore, à appuyer là où ça fait mal. Juste quand je suis de mauvais poil ! Sinon, je me contente de dire ce que je pense, à voix haute siouplait, et à me battre pour mes opinions. Vulgaire, insolente et volontiers provocante, je suis quand même un minimum cultivée, et derrière les gros mots il y a du Zola, du Arendt, du Kant et même de ce bon vieux Descartes. Je déteste qu’on me prenne pour ce que je ne suis pas, mais ce qui me met le plus en rogne, c’est qu’on dise du mal de Marie. Moi, je m’en fous. Mais elle a besoin de moi, cette petite, et elle aurait bien besoin de quelqu’un d’autre. Vu que personne s’est proposé, je suis celle qui la défendra. Au moindre problème, je prends le contrôle et je règle son compte à l’ordure qui lui a fait du mal. Ah, j’oubliais. C’que j’aime, c’est me dépenser. Le sport, j’adore. C’est simple, fort, et tu peux donner tout ce que t’as. Si t’as des tripes, ça se voit, qu’ils sortent ceux qui n’en ont pas ! Je fais de la danse du ventre depuis mes quatre ans, d’abord en secret, et puis j’ai suivi des cours pendant sept ans. Les profs ont fini par m’énerver, elles ne supportaient pas mes sautes d’humeur (faut dire que Marie était douce, gracieuse et pleurait facilement, et que j’étais sauvage, sensuelle et dure à la tâche… Faut arriver à suivre) alors depuis je danse en solo. Je fais aussi de la natation, du vélo, de la boxe. Bref je déteste végéter en rêvant au prince charmant.
- Je ne végète pas du tout ! Je réfléchis, tu le sais bien… C’est… Tu me fais peur quand tu te défoules. Je n’oserais jamais faire tout ça.
- Justement, le voilà ton problème. Tu n’oses pas. Tu subis. Tu mens, tu te réfugies derrière moi au moindre problème. Tu as besoin de moi… Et tu ne devrais pas !

- Vous avez piqué ma curiosité. Dites-moi à quoi vous ressemblez.

- Oh, rien d’exceptionnel. Je suis petite, disons, un mètre soixante, un mètre soixante-trois, je ne me suis pas mesurée récemment mais… Les gens disent souvent que je suis « très mignonne. » Ils ne disent jamais « qu’elle est belle ! ». Parce que je ne suis pas très grande, ils restent bloqués au stade du chiot ou du chaton : mignon, attachant. Pour la plupart des connaissances de mes parents, et les adultes en général, je suis une jeune fille tout à fait comme il faut, sage, polie et studieuse. Une enfant. Personne ne me voit comme une future femme. Ça… ça ne me dérange pas tellement, mais…
- Bien sûr que si que ça te dérange. Si les hommes te regardaient autrement que comme une gamine, un sac d’or ou une innocente à traumatiser, t’aurais peut-être plus confiance en toi.
- Ils me font peur, Manu. Ils sont terrifiants…
- Tu es belle, très belle, Marie. Mais ces trous duc’ ne savent pas te regarder. Elle a de très longs cheveux blond doré, bouclés, et quand ils sont mouillés ou qu’on s’amuse avec des produits coiffants ils frisent, c’est trop drôle, on croirait une Brésilienne. Parfois, elle se les teint en chocolat ou en noir. Quel gâchis ! Tout ça pour essayer de passer inaperçue. C’est une recherche perpétuelle de la nullité. Mais enfin, certaines se baigneraient dans la mayonnaise pour te ressembler ! Des yeux de biche, aux longs cils noirs et fournis, des prunelles d’un brun brûlé, qui devient noir quand j’interviens… L’eye liner et le mascara t’iraient si bien !
- Ce sont les filles qui se maquillent. Moi, je n’ai pas le droit. Tu le sais, que je n’ai pas le droit. Maman dit que ça m’empirerait.
- Elle dit n’importe quoi, la vieille. Elle est jalouse, c’est tout. A te couvrir de robes de petite fille, à natter tes cheveux, à te refuser le rouge à lèvres, elle essaie de gommer l’évidence : tu deviens une femme, ma jolie, et tu es ô combien plus magnifique qu’elle. Grâce à moi, tu as des muscles fermes, des abdominaux d’acier et des jambes fuselées. Une peau caramel dès que tu t’exposes au soleil, une bouche peinte avec un pinceau, des traits très doux.
- C’est… C’est très gentil, Manu. Tu ne devrais pas… C’est trop, c’est trop.
- Peuh, c’est rien du tout. Tu vaux plus que ça, beaucoup plus que ça.

- Mais, quel âge avez-vous ? Vous étudiez, ou vous travaillez ?

- Travailler ? A mon âge ?... Oh, ce serait effrayant. Vous imaginez ! Avoir un patron, un homme peut-être, qui a tous les droits sur vous… Ne jamais faire d’erreur, ne décevoir personne, et rater toujours, et maman qui me dirait « je m’en doutais. Tu n’es qu’une incapable. » Je ne voudrais pas la décevoir, oh non.
- Ce que la sainte veut dire c’est qu’on ne préfère pas prendre un petit boulot. On a seize ans, pour information, et nous sommes en terminale au lycée public. Public, vous dites ? Et oui. Il n’y a pas de prison privée pour nous ici. Et heureusement ! Je déteste ça. Marie adore étudier. Elle passe des heures à faire ses devoirs, voire, chose horrible, à les refaire. Refaire une dissertation de quatre pages ! Vous imaginez ? Je ne peux qu’être admirative. Elle s’applique, fait tout de bon cœur, elle est très intelligente la petite. Ses profs s’en rendent compte, enfin, quand ils arrivent à passer au-delà de son nom de famille hein… Ils apprennent vite à ne pas la complimenter, à juste la noter comme il se doit et à mettre un simple « excellent » ou « bon travail » sur sa copie ; sinon, elle devient tomate, elle tremble et elle manque de faire une syncope. Oui, elle est comme ça Marie. Même moi je ne trouve pas ça drôle. Quand on sait pourquoi elle est comme ça…

- Comme ça ? Racontez-moi. Si je dois veiller sur vous, il faut que je vous connaisse de fond en comble.

- Je sais pas si…
- Laisse. Je vais le faire.
- Marie chérie, tu sais bien dans quel état ça te met de parler de tout ça… Fout lui un coup de pied au cul, à l’ectoplasme, et même s’il sent rien il comprendra…
- On est dans un rêve, Emmanuelle, tu l’as dit toi-même. Je peux lui dire. Il est dans notre camp, et jamais ma conscience ne me fera du mal.
- C’est toi qui vois…
- J’ai eu une enfance assez contrastée. Ma nourrice me tenait lieu de mère ; elle était toujours sérieuse et ne supportait pas la désobéissance, mais elle m’aimait bien, elle me racontait des histoires et me bordait le soir. Elle me prêtait attention. D’ailleurs c’est la seule qui ne me fait pas trembler quand elle s’intéresse à moi. Aujourd’hui, j’ai du mal à croire qu’elle ait quatre-vingts ans… Elle n’a plus toute sa tête, maman et papa la trouvent gênante et parlent de la renvoyer. Je crois que je ne le supporterais pas ; Aurore est la seule qui se soit jamais occupée de moi… A trois ans, ma mère parut se souvenir qu’elle avait une fille, pour le pire. Elle entreprit de faire mon éducation. Comment se tenir à table, comment dire bonjour, merci, s’il vous plaît, se taire, au revoir, sourire encore, saluer, sourire toujours, complimenter, rendre les flatteries, etc. J’étais mal à l’aise, empotée, mal à droite. Je n’aimais pas ce que je faisais, ma mère ne savait pas s’y prendre correctement.
- Elle était mauvaise maman, et pitoyable professeur. Tu n’y peux rien.
- Elle a fini par recourir à la baguette pour me faire obéir. Au moins, cela eut le mérite de réussir… J’ai encore quelques cicatrices, mais ça part, ne vous inquiétez pas, je me demande même si j’ai eu vraiment mal. J’étais petite, j’ai dû exagérer…
- C’est ça. Et les écrevisses ont des nœuds papillon.
- J’aimais beaucoup les couleurs pastel, le rose pâle, le turquoise, l’ocre, le vert doux… Comme ce sont les tonalités que l’on réserve aux petites filles je nageais dans les tissus avec bonheur. J’adorais les beaux bijoux. Les perles, surtout, je les trouvais magnifiques. Un jour que je m’étais glissée dans la chambre de maman pour essayer son collier le plus beau (trente-deux perles de taille décroissante, d’un blanc rosé sublime) elle m’a trouvée et m’a bien punie. Je ne voulais pas le voler, juste… Voir ce que ça faisait d’être une dame. J’aime toujours les tons pastel, les vêtements simples et les belles parures. Seulement je garde ça pour moi. Mon père m’ignorait la plupart du temps, ou alors il me toisait de haut en bas d’un air que je ne comprenais pas. Quoi, qu’est-ce qui n’allait pas ? Aujourd’hui je sais pourquoi, et… Je crois que je n’aurais jamais voulu savoir.
- Personne voudrait savoir ça. Apprendre que son père est un salaud, un pauvre taré, un pédophile rentré, ça plairait à qui ?
- Arrête de crier, Manu, ça me donne mal à la tête. Alors, une nuit… J’avais… Je crois que j’avais six ans, peut-être sept… Je ne m’en rappelle plus trop, parce qu’après j’ai tout cloisonné dans un coin de ma mémoire en espérant oublier. Je me suis trompée, on n’oublie rien du tout… Il… Il est venu dans ma chambre et… Au début je ne savais pas que c’était lui, j’ai entendu la porte qui se ferme, je me suis dit « c’est Aurore qui vient voir si je dors bien » et je me suis redressée pour lui dire que tout allait bien, qu’elle pouvait aller se coucher. Mais une main qui n’était pas douce comme Aurore, et froide, et rêche comme le vieux tapis, s’est appuyée sur ma bouche et m’a écrasée sur mon oreiller. Je suis devenue toute raide, j’ai commencé à avoir peur, je ne savais pas qui c’était. Il puait, il sentait des choses qui tournaient la tête, et le cigare. « Papa ? » j’ai dit entre ses doigts. Il a dit « chut » et il a fait glisser la couverture. Cette fois je me suis mise à trembler, je ne voyais même pas son visage, il était plein d’ombres, et il bougeait sans faire de bruit – maintenant je n’arrive pas à dormir sans quelque chose pour me couvrir, ou alors, je fais des nuits de cauchemars. J’ai fini par paniquer quand ses doigts tous froids m’ont touchée, il ne m’avait jamais frôlée, cela me fit tout drôle, une petite voix me disait de m’en aller, de m’enfuir. Je ne comprenais pas pourquoi mais je savais qu’il fallait que j’écoute cette voix. J’ai remué, j’ai essayé. Je vous jure que j’ai essayé ! J’ai fait ce que j’ai pu… Il respirait fort, c’était horrible, ça me rappelait Edmond le chien de la voisine quand il était malade, et en plus il s’approchait de moi, il est monté sur mon lit – j’ai crié ! Et j’ai eu mal. Il m’a donné un grand coup sur la tête et tout est devenu noir pendant un moment. Un goût mauvais dans ma bouche, j’ai ouvert les yeux, je…
- Marie, Marie, tu ne penses pas que ça suffit ? Tu veux qu’on s’arrête là ?
- Non... Non ! Il… Il me faisait mal, il me tirait sur les épaules, il me pinçait presque, ses dents me blessaient, il était humide et dégoûtant, j’en avais envie de vomir… C’est ce que j’ai fait, d’ailleurs, je n’en pouvais plus. Il a dit quelque chose, m’a giflée, et voyant l’état de son peignoir m’a giflée encore. J’avais mal ! J’avais trop peur pour essayer encore ! Il faisait des choses horribles – et je n’ai plus senti mes jambes pendant des heures après son passage… Il faisait – si – mal… Je ne savais même pas pourquoi, comment, ce qu’il faisait, tout ce que je voulais c’est que ça s’arrête. Il beuglait comme un animal, immonde, et moi je pleurais, je pleurais, ça n’avait pas l’air de lui déplaire, qui râlerait comme ça en entendant sa victime sangloter et gémir ?... Il… Il est parti… Je n’arrivais plus à bouger, j’étais brisée, je souffrais partout… Surtout en bas… Dans mon ventre… Il n’y avait que du feu. Je tremblais, je pleurais en tressautant, je touchai mon drap, il était mouillé et chaud. Je n’osais même pas appeler Aurore, j’avais trop honte… Honte de quoi ? De ma faiblesse… Peut-être… Et puis j’avais peur. Peur qu’il revienne en m’entendant.
- Et tu n’as rien dit à personne.
- Non… Le lendemain matin la nourrice m’a trouvée dans un état lamentable, les cuisses couvertes de sang séché et pâle comme la mort. La chemise de nuit jetée à bas du lit, les hématomes… Elle aussi a eu peur, elle s’est tue. Elle était pauvre, ses maîtres étaient influents… Je souffrais d’une légère hémorragie. Elle a fait venir une de ses sœurs qui était médecin, qui a gardé le secret. Sous prétexte d’une ballade, elle m’a emmenée à l’hôpital et j’ai subi un transfert de sang. Les radios ont révélé que j’avais souffert de cette intrusion brutale et contre-nature ; les organes malmenés risquaient de garder des séquelles. On avertit bien ma nourrice : désormais, j’étais très fragile à cet endroit. Si cela se reproduisait, je risquais une hémorragie mortelle, au moins une déformation à vie, et même la stérilité. Sans parler des troubles psychologiques. Elles ont parlé de psy, moi j’étais à moitié endormie. Je ne pensais plus à rien. Je ne voulais plus penser. Encore moins me souvenir…
- Alors tu as bouclé tout ça dans un coin de ta tête. Aurore a prétendu que tu avais un sommeil troublé, et proposé de dormir dans la même chambre que toi ; ce fils de pute n’a plus osé revenir. Tu l’entendais, des fois, hésiter à entrer, devant la porte… Et tu ne dormais plus de la nuit. Tu as verrouillé tout ça et tu t’es vengée sur l’école, les livres, tombant d’épuisement. Cherchant à repousser le sommeil. Car le sommeil, c’est le rêve. Bergson a dit que le rêve, c’est la porte ouverte à tous nos souvenirs, conscients et inconscients. Il revenait dans ton sommeil. Dès que tu t’endormais, tout recommençait…
- Et tu es arrivée.
- Ouais. Tu avais huit ans. La grosse Tibby se moquait de toi parce que tu étais une Frenchie. Tu pleurais toute seule, et je suis venue ; je t’ai dit « arrête de pleurnicher et va lui donner une bonne tarte, à cette truie ventripotente ».
- J’ai arrêté de pleurer, je l’ai dit « qui êtes-vous ? »
- Et moi de te répondre « qui êtes-vous, qui êtes-vous, t’en as de bonne, j’en sais rien. Tout ce que je sais c’est que je suis là. Un petit peu toi. Laisse-moi lui régler son compte, à la porcinette. Elle n’a pas le droit de se moquer de toi. »
- « Si tu veux, je te prête un prénom. Je n’en ai pas besoin. »
- « Mmm vas-y, dis, pour voir ? »
- « Emmanuelle. Je t’appellerai aussi Manu. »
- « Emmanuelle, Manu, ça me va. Bon, on se la fait, la grosse ? »
- Heureusement que tu es là. Je ne sais pas ce que je serais devenue sans toi...
- Pas grand-chose de plus, pas beaucoup de moins. Je suis qu’une voix dans ta tête, hein.
- Oh non. Tu es plus que ça. Tu es tout pour moi.

- Tiens, je crois que quelqu’un essaie de vous réveiller, les filles. Vous devriez ouvrir les yeux. Nous nous reverrons bientôt.

- Y a intérêt, Casper. Ça me ferait chier de t’avoir étalé mes boyaux sur un comptoir pour du beurre.
- J’espère que vous reviendrez vite, monsieur la conscience !

[¤]

- Marie ! Marie ! Ah, mais quelle tête de pioche ! Marie, voyons ! Tu n’as pas entendu ton réveil sonner ?
- Hum ? Pardonnez-moi, nourrice. Je rêvais…


Dernière édition par Marie E. de Bourbon le Mer 26 Aoû - 22:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le rêve [Fiche perso terminée]   Le rêve [Fiche perso terminée] Icon_minitimeMer 26 Aoû - 18:19

Hors-Jeu.

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Un fantôme

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MessageSujet: Re: Le rêve [Fiche perso terminée]   Le rêve [Fiche perso terminée] Icon_minitimeMer 26 Aoû - 20:37

Bienvenuue ! =D
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MessageSujet: Re: Le rêve [Fiche perso terminée]   Le rêve [Fiche perso terminée] Icon_minitimeMer 26 Aoû - 22:58

Bon bah je crois que j'ai fini !
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MessageSujet: Re: Le rêve [Fiche perso terminée]   Le rêve [Fiche perso terminée] Icon_minitimeJeu 27 Aoû - 11:54

Superbe fiche ! Bravo Marie Smile Tu vas faire trembler le Texas !
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Lucas Randour
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MessageSujet: Re: Le rêve [Fiche perso terminée]   Le rêve [Fiche perso terminée] Icon_minitimeJeu 27 Aoû - 12:23

Yatta !!!
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MessageSujet: Re: Le rêve [Fiche perso terminée]   Le rêve [Fiche perso terminée] Icon_minitimeJeu 27 Aoû - 13:22

J'adooore xD *mon coté pas net qui resurgit xD*
Ça m'a fait penser à Millénium, le bouquin. Bref.

Bon ben il ne manque rien, tout y est, c'est bien écrit, c'est flippant, c'est tordant, c'est validé ! =p

*validation express xD*
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MessageSujet: Re: Le rêve [Fiche perso terminée]   Le rêve [Fiche perso terminée] Icon_minitimeJeu 27 Aoû - 13:58

Merci ! J'vais pouvoir terrifier le Texas tout entier ! *rire sadique*
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MessageSujet: Re: Le rêve [Fiche perso terminée]   Le rêve [Fiche perso terminée] Icon_minitime

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