Aro Volturi - UC (pas de %, je suis un nul absolu en maths)

A whole story !

« Le Paradis, c'est ma mère qui m'en a parlé.

Elle m'a dit qu'il existe un endroit où il n'y a que des nuages, des tonnes de nuages au-dessus de nos têtes et à perte vue, qui n'arrêtent pas d'affluer vers nous puis de repartir, telles des vagues exsangues. Immaculé. Comme si tout y était mort. Un jour, je lui ai demandé pourquoi tel endroit n'était pas visible sur une carte, pourquoi notre religion polythéiste n'en parlait pas. Elle m'a répondu que le Paradis était la création de Dieu, qu'il n'y avait ni crime ni hostilité, seulement la paix et la tolérance.

C'est là que j'ai cessé de la croire. »

Qui sommes-nous, sinon les histoires qu'on transmet ?
Que reste-t-il de nous, si personne ne transmet nos propres mémoires ? Qui saura que nous avons existé ? Que restera-t-il de nous ? Rien, sinon ces émailles du passé se confondant aisément dans la foule, comme la pièce manquante qui prendrait sa place dans le puzzle – tac !
Nous n'existons plus, pour personne ; nous ne sommes plus rien, même pour nous-mêmes. Et nous vivons, avec la certitude de mourir un jour, sans se soucier de transmettre chacun notre histoire – qui sommes-nous pour prétendre que notre souvenir vivra éternellement, que nous aurons existé pour quelqu'un, et que cette existence perdurera toujours ?
Si nous ne sommes personne aux yeux du monde, nous sommes le monde aux yeux de quelqu'un.

Si seulement elle n'avait pas été le monde à tes yeux, si seulement son souvenir ne devrait pas perdurer éternellement parce que tu te rappelles, et que tu es immortel. Hein ? Hein, Aro ?

« Riposate in pace pinseremu sempre a voi. »

As-tu perdu la raison ? Qui es-tu, sinon ce souvenir pour lequel tu vis ?


Maman aimait Dieu.
Hérésie de la religion polythéiste ; une erreur. En contradiction avec les dieux ; oxymore. Un mélange incompatible, improbable, deux rixes qui se heurtent de plein fouet, comme le feu et la glace, deux inverses, contraires, et produisent une explosion, un choc dont on ne se relève pas – jamais. Dieu était un ersatz à vos dieux. La différence entre les deux, je vous prie ?

L'un prend un "x", l'autre en est dépeuplé. Les dieux sont comme les humains : luxurieux, colériques, jaloux, envieux, fêtards, plaisants, paresseux, amoureux, avares, timides, vengeurs, suppliciés des caprices du destin, soumis au merveilleux ordre régissant l'univers. Ils sont seulement plus beaux, plus forts, plus rapides que les humains, et jeunes, éternellement jeunes, intouchables, increvables... immortels. Maintenant et pour toujours. Ce sont des humains originels et éternels qu'on a juchés sur des trônes parmi des nuages dorés, avec des attributs dans les mains et tout pouvoir sur eux. Ils agissent sur la vie et la destinée des humains, les colorent comme les dépouillent. Leur présence en ce bas-monde est inéluctable et impossible à ignorer. Les mythes en témoignent : des femmes sont fécondées par les dieux et enfantent de créatures pouvant leur ôter la vie. Des hommes agissent sous le joug de ces mêmes dieux, se font divinement enlever épouses et enfants ; des êtres meurent par la faute des dieux, et retrouvent un dieu même dans la mort – Enfers. « Et bien ! moi, je te dis : «Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'Hadès ne tiendront pas contre elle. » Les dieux se targuent dans leur pouvoir ; de leur générosité comme de leur cruauté. Leur folie n'a pas de limites. Oui, ce sont eux les responsables, et ils ne se le cachent pas ! Car qui oserait, qui pourrait se rebeller contre des dieux ?

Dieu est autre. Dieu n'est pas humain. Dieu n'est pas vicieux. Dieu n'est pas un dieu. Dieu est Dieu, voilà tout. « N'adorez point de dieu étranger. Le seigneur s'appelle le Dieu jaloux ; Dieu veut être uniquement. » C'est un être – est-Ce seulement un être ? – intemporel, immatériel, irréprochable, objectif, laxiste, amène, tolérant, aimant, parfait... que personne n'a jamais vu. On prétend L'entendre, qu'Il parle à quelques élus dignes de Sa Parole. Tous des aliénés, si vous voulez mon avis.
Dieu est un tyran. Il impose ses lois subjectives et organise des cataclysmes tous les mille ans, lorsqu'Il juge que les Hommes – qu'Il a créés à Son image – sont suffisamment cruels pour cette fois. Il fait du favoritisme, sélectionne quelques élus encore puceaux dans la foulée pour les sauver et fait tout péter. Puis on prend les mêmes et on recommence. Mais Dieu reste parfait malgré tout. Dieu peut détruire le monde s'Il le veut – car la Vie, le Destin, l'Univers sont Sa création. Dieu est tout. Mais dans quelle vie et pour qui Dieu a-t-Il un jour été présent ? À part dans le creux de l'hélix, la nuit, pour les remontrances et confessions de ses disciples sur l'oreiller ? Il se cache. Il n'est responsable de rien. L'Horreur terrestre est le péché des Hommes ; Dieu est bien trop parfait pour se rabaisser à ça. Dieu n'influe nulle part – Il se contente de buter tout le monde d'un coup de tsunami une fois que le spectacles des Hommes s'entretuant devient trop lassant. « Car c'est une grâce que de supporter, par égard pour Dieu, des peines que l'on souffre injustement. » Dieu est plus vieux que les dieux. Même ceux-ci ne sont pas aussi puissants que Lui. Car les dieux n'ont pas de majuscule et ne touchent pas au Destin. Même la présence des dieux est balayée par Dieu. Icelui a-t-Il aussi généré un cataclysme sur l'Olympe pour mieux s'asseoir sur les dix trônes divins en même temps ? Même les dieux se plient à Dieu. « Elle est tombée, elle est tombée, Babylone ! – Toutes les idoles de ses dieux sont brisées sur le sol. »

Maman aimait Dieu. Oh, comme elle l'aimait. Maman aimait te voir penché sur la Bible. Oui, combien elle aimait ça ! C'était son fantasme à elle, son petit garçon parcourant de ses yeux d'un brun profond l'Ouvrage, ses pupilles roulant sur le bord du blanc dans un rapide va-et-vient, la couleur de ses prunelles s'imprégnant de la fragilité des pages, s'incrustant entre les lignes. Comme tu semblais passionné. Quel touchant regard tu avais là ! Comme si tu savais. Comme si ça t'intéressait. Maman naïve. Sale gamin. Comme c'était puéril. Indigeste ! Mais qu'as-tu cherché à faire ? Était-il donc si important d'apprendre ces versets par cœur pour les psalmodier comme une longue et incohérente litanie ? Comme si cela pouvait t'aider à les comprendre. Comme si cela pouvait leur donner un sens.

Car tu n'y crois pas. Sincèrement pas. Tel dieu n'existe pas, tout bonnement. Tel dieu ne peut pas exister ! Et maman est bien naïve de croire à ce sacré tissu de facéties, autant que de croire que son petit garçon se passionne pour telle hérésie... Maman croit tout ce qu'elle voit, en fait. Dieu est la seule exception. Tu soupires en te demandant comment cet auguste personnage a pu la détourner de sa foi inébranlable envers les dieux. Elle quitte la vérité pour des croyances burlesques, grossières, improbables.
La Bible vous est parvenue depuis quelques années seulement, alors qu'elle circule partout ailleurs depuis près d'un siècle. « Allez donc, et instruisez tous les peuples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » Maman en est immédiatement tombée sous le charme. Le mensonge a dévoré son âme. Lilith déchue de l'Olympe. Euterpe étouffée dans ces inepties. Même la langue biblique piétine celle des savants, l'originelle : le Grec. Pied-de-nez. À la foi, la culture ; à la langue, aux mœurs ; au valeurs et à la vérité. Aux Créateurs comme aux Hommes. Hérésie incongrue dont maman est la fervente adepte. Illuminée. Son aperception la condamne. Même toi, qu'elle a conçu de ses propres entrailles, tu cherches à la renier comme elle renie les dieux. Ce n'est plus maman, non, cette grande dame aux stolas cousues dans l'étoffe soyeuse de ses rêves, cette femme à la longue chevelure auburn, au parfum épicé, sucré, la courbe de ses seins conçue pour y reposer la tête, sa voix de carillon – si belle ! – et ses bracelets d'or tintant et s'entrechoquant à ses poignets étroits comme une promesse appétissante. Non, ce n'est pas maman. Ce n'est plus qu'une étrangère aphasique qui débite ses psaumes – calembredaines ! – bouche bée, comme des aphorismes célestes. Cette femme inconnue, sans visage, qui cherche à te convertir à son culte, à te pervertir en te mettant entre les mains l'objet de son impiété, comme on remet solennellement un apanage maudit. « Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. »

Puis – consciencieusement, inéluctablement –, tu t'es mis à la détester.
Elle qui te prive de tes croyances, elle qui t'impose cette culture dont tu ne veut pas, dont tu ne souhaites rien savoir, sinon le millésime de sa déchéance.

« Ainsi en est-il de la foi : si elle n'a pas les œuvres, elle est tout à fait morte. »

Heureusement, il y a Didyme. Ah ! Didyme... Si douce, si belle, si candide, si gracieuse. Maestria des dieux. Avec son parfum de soleil et d'herbe fraîchement coupée, ses grandes boucles auburn, son joli minois en amande encore bouffi des rondeurs de l'enfance et sa façon d'allonger le pas en marchant, semblant danser sur des nuages de coton. Être immatériel, intemporel, qui rivalise avec les entités du ciel – Calliope, Sibylle, Déméter. Dans ta tête, tu l'appelles volontiers Antigone, car tout ce qu'elle dit ou fait bouleverse le merveilleux ordre régissant l'Univers – anti-loi. Elle est contraire. Si différente. Tu ne la comprendras jamais. Lorsque tu penses avoir saisi le fond de sa pensée, elle te file entre les doigts. Elle transpire le bonheur et l'insouciance. Les joues empourprées d'une enfant amoureuse de l'avis. Elle est ton inverse – elle, si lumineuse, si franche, si céleste ; et toi, si sombre, si mystérieux, si hypocrite. Pourtant, depuis que ta mère n'est plus, tu chéris cette petite sœur plus que tout au monde. Votre relation est fusionnelle, voire ambiguë, et tu l'entretiens avec soin. « Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Eh bien ! ce que Dieu a uni, l'homme ne doit point le séparer. » Seule note de couleur dans ce tableau morne. Petite vie banale de famille grecque encore plus banale, sans le père, toujours en voyage, bien sûr, mais banals quand même.

Behind the screen

Ton p'tit nom (ou surnom ou pseudo) : J'ai le complexe du prénom -___-" Alors pour vous, c'est Chacha, ou Charlie. (Et si vous m'appelez Aro, j'vais pas vous faire un procès, hein)
Comment t'as connu le forum ? Platon m'a indiqué le chemin des toilettes pendant mon sommeil parce qu'il donne dans la charité (il voulait que je rende toute la vodka de cette nuit). Sauf que je suis tombé sur un lapin blanc qui m'a poussé dans un trou de wombat enculé par le piston d'un moteur thermique et j'ai atterri ici. D'autres questions ?
Tu le trouves bien, dis ? Nooon, je le trouve absolument nul ; je me suis seulement inscrit la bave aux lèvres par pur masochisme !! *se fait taper* Bon, d'accord : j'en suis tombé amoureux .________.
Et c'est quoi le code ? YES/edit V. (OÙ ÇA ?? *____* ) A Rome
Avant qu'on se quitte (ou qu'on se retrouve ! \o/) tu veux ajouter un petit mot ? J'vais vous ranger, moi, mes canards. Parce que FUCK OFF GUYS ARO VOLTURI EST LÀ BORDEL \o/ (allez, sans rancune, je sais que ma venue n'étant pas désirée ^^) //zblaf// Une dernière précision : je suis un mec pur souche, un vrai de vrai, devant comme derrière l'ordi, donc le premier qui m'appelle "Miss", je lui arrache les dents une à une pour me faire un clavier puis je le pends avec ses tripes. Au plaisir