Jules ♣ damnation reigne aux enfers.

A whole story

Héritage fatal d'une vieille hydropique,
Le beau valet de cœur et la dame de pique
Causent sinistrement de leurs amours défunts

Il pleut, comme souvent pendant les enterrements. Je n'ai jamais connu d'enterrement heureux, en blanc, avec de la musique et de la bonne bouffe, je pense que les gens préfèrent se cacher derrière le noir de leurs costumes, l'eau salée de leurs larmes, la tristesse de leurs visages. La plupart des gens présents ici ne connaissaient pas mon père. Certain sont juste des voisins, d'autres des camarades d'université ou encore des collègues qu'il a un jour rencontré au détour d'un couloir. Ma vie n'a jamais été facile, je le conçois, mais celle de mon père n'a pas toujours été rose non plus, après tout c'est lui qui a toujours le plus souffert du départ de maman, pas moi. La pluie ruisselle sur mon visage et je ne pleure pas. Le pasteur ne dit rien que des mots sans saveurs, sans couleurs, sans éclats. Il parle de mon père comme si il l'avait toujours connu, "Daniel était si" " Daniel était ça", Daniel n'aurait pas aimé d'un enterrement avec tant de personnes, il n'aurait pas voulu d'un enterrement tout court. Je reste là à écouter sans entendre ces paroles qui me paraissent insensées, la seule envie qui me traverse le corps est celle de me lever, de courir jusqu'à la maison qui a abritée mon enfance et y rester caché, ne plus penser, ne plus entendre. Et tous ces gens qui me tapent sur l'épaule en divulguant des paroles de réconfort pré-fabriquées, tous ces gens qui pensent me connaitre et qui me souhaite "bon courage", tous ces gens qui ne me comprennent pas, tous ces gens.

5 jours ont passés et les draps de son lit ne sont pas encore froids. J'imagine qu'il en sera de même dans 5 comme dans 10 ans. Les draps de son lit, le renforcement de son fauteuil, tout me semblera toujours vivant, humain, portant encore les traces de son passage. La vie est mal foutue, c'est comme une grande partie d'échec qu'on ne gagne ni ne perd jamais, on est alors condamné à bouger le roi indéfiniment, sans aucune chance de survit ou de bataille. Je suis le roi invaincu, le roi pourtant déchu. Mon ambition ne cours pas plus loin que le bout de la rue, je n'ai rien fait et rien à faire dans ce monde. Je suis le roi déchu qui a pourtant toujours le choix. Il me faut faire quelque chose, il me faut trouver une voie, un chemin sans embûche, quelque chose à faire pour pouvoir remettre de l'ordre dans le bordel incessant de ma vie. Je suis un homme droit, je sais où se trouve la justice comme je sais comment la faire régner. La mort de mon père dans à peut être créée en moi une faille, un espace dans lequel je dois m'engouffrer pour essayer de me donner une vie meilleure et d'offrir à autrui ce que je n'ai jamais eu, la sécurité.

Et puis il y a le sujet de conversation que je ne peux pas éviter, celui qui changera une grande part de ma vie, la succession du trône par le fils prodigue. Je suis l'usurpateur qui viens prendre la place du roi et qui pourtant ne s'en réjouis pas. Une flottée de corbeaux volent au-dessus de nos têtes. On dit qu'un corbeau seul amène une bonne nouvelle, alors que plusieurs sont le signe d'un désastre imminent. " Il te faudra prendre la place de ton père " Voilà le sujet à éviter. Le point noir de mon existence. La succession du rôle de leader. Et si je ne le voulais pas ? Et si pour moi être leader voulait dire être empreint à la torture constante ? Je n'ai pas demandé à être celui que je suis. Je subis l'insolence de mon jeune âge chaque jours et me voilà maintenant tête couronnée. Prince sans nom, être de misère, grand aigle solitaire.

« Tu le savais Ezra. Tu savais que tu deviendrai chef à la mort de papa. » Elle pose une main sur mon épaule, cette soeur de sang qui me court dans les veines. La jumelle sérieuse du jumeau enfantin. Elle est la meilleure part de moi comme elle est mon poison. Cette famille me colle à la peau. Tous. Nous sommes tous destinés à la destinée qui s'impose. Défendre, rendre justice, se battre. Les sangsues sont implacables, les aigles sont regroupés. « Et si je n'étais pas prêt pour ça ? »

Je suis comme le roi d'un pays pluvieux,
Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très-vieux.

Tombe la neige. Tombe les masques. Les vapeurs des ruelles sombres hantent les personnes qui les traversent. Je me dirige d'un pas lent vers cette fin que j'ai tant redouté et qui se devait d'arrivée après la mort de mon père. Cette chose que je me suis toujours entêté à fuir comme si elle avait été mortelle. Le maison me semble si proche que mon destin paraît me sauter aux yeux, me tirer par la manche pour que je gravisse les marches du perron de la demeure familiale que j'ai quitté il y a de cela sept ans. « Alors tu t'es quand même décidé à venir nous rejoindre. » Ma mère à ce même regard froid et fatigué qu'à l'habitude, les nuits doivent êtres longues et sans sommeil depuis la mort de papa. Elle à le regard qu'elle avait quand j'ai décidé de quitter la maison pour tracer ma propre route. Le regard qui déshérité un fils élu. Le roi des damnés. « Je n'aurai raté ça pour rien au monde, n'est-ce pas ? » Cynisme, marque de fabrique, trace de caractère hériter de ma grand-mère, seule personne sur terre ayant la capacité de me supporter. Je ne suis pas quelqu'un d'attentionné aux autres, je décide de ma vie et personne ne le fera pour moi. Je suis né avec cette marque que j'appelle malédiction. Le sang de la famille et des ancêtres coulera dans tes veines et tu deviendra le chevalier blanc qui confie sa vie pour sauver les autres. L'aigle blanc.

« Ezra Jules Hopkins. Seul héritier mâle de la famille. Modificateur prenant la forme d'un aigle et maintenant chef de meute. Moi je trouve que ça sonne bien. » On ne choisi pas sa famille mais on peut s'en séparer facilement, c'est sans doute le seul bon point. « Tout le monde est là ? » J'ose à peine imaginer ce qui m'attend à l'intérieur de cette pièce. La meute .... ma meute est réunie au grand complet. La magie de la télépathie. « Oui, tout le monde est là. » Je suis accueilli par des sourires pré-fabriqués et des poignées de mains chaleureuses, hypocrisie familiale. Certains ne m'accordent qu'un signe de la tête, vague, imprécis, le genre de chose qui ne vous fait ni chaud ni froid. Les personnes présentes dans la meute sont censées être mes amis les plus proches, c'est ce que ma soeur n'arrête pas de me répéter en tout cas. Mais ici, dans cette pièce, personne ne me connais et ne peut savoir les sentiments qui me traversent. La chaise de June est désespérément vide et je ne sais toujours pas où aller ni quoi dire à cette assemblée qui n'attend que moi. Ma jumelle presse mon épaule, m'encourageant à prendre la parole et à démontrer mes talent de chef de meute, tout ce que je ne suis pas. « Je ne ferai pas de long discours. Vous me connaissez déjà tous, on à passé pas mal de temps ensemble déjà et maintenant avec la ... mort de mon père ... Je prend sa place au sein de la meute et .... » J'hésite, passant nerveusement ma main dans mes cheveux. Je voudrai qu'elle soit là, à mes côtés pour me tenir la main et me dire quoi faire. Mais la morsure d'un vampire est plus forte que la volonté de se battre pour rester en vie. Je détourne le regard de sa chaise, essayant de calmer mes mains tremblantes, bien décidé à ne dire que la vérité. « Je ne serai pas un bon chef de meute. Je ne suis quelqu'un de calme, de patient ou bien même d'ambitieux. Je n'ai aucune idée de ce que je dois faire pour vous, ni même pour moi. Tout ce que je sais c'est que mon père est mort et que maintenant c'est moi. Alors voilà, je ne vous promet rien du tout mais je suis là. »

Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir.

Je m'exile. J'aurai voulu partir seul et surtout partir loin. Je n'ai put réalise qu'un seul de ces vœux, partir loin. L'Italie, ses paysages, ses saveurs, ses couleurs, tout ce qu'il me fallait pour passer à autre chose et pour créer le vide dans mon esprit. La meute à suivie son chef et moi j'ai suivi mon instinct. Le travaille m'oblige à apporter plus de considération pour autrui et me permet d'oublier un peu que je trimballe avec moi une bande de cinq mecs et d'une fille qui s'avère être ma propre soeur. Et moi, je suis censé gérer tout ça d'une main de maître. Je suis le pion d'un jeu d'échec. Je bouge sans demander pourquoi et je sert de chaire à canon au plus puissant. J'aimerai revoir son sourire qui s'élève, comme une lueur d'espoir entre l'ombre et la lumière. Il n'y a plus que moi à livrer en témoin devant la destinée. Je suis Jules Hopkins, et je crois bien que je me suis paumé en cours de route. Modificateur, être surnaturel, protecteur de la race humaine, aigle solitaire, roi déchu, prince condamné. Tant de qualificatifs pour me décrire que j'en perd le sens premier de ma vie. Je ne sais plus qui je suis. Où-suis je ? Qu'ai-je fait ? Que dois-je faire encore ? Quel transport me saisit ? Quel chagrin me dévore ?

Behind the screen

Ton p'tit nom (ou surnom ou pseudo) : Sleepyhead / Amélie / Petit poney (mais que dans l'intimité)
Comment t'as connu le forum ? J'étais dessus il y a de ça très très très longtemps. Je ne pourrai même pas vous dire le nom de mon personnage, je ne m'en souviens plus.
Pourquoi ce forum et pas un autre, dis ? Par qu'il est complet. Un design vraiment formidable, une intrigue qui ne cesse d'avancer, des membres compétents et fonctionnels. Parfait, en un mot.
Et c'est quoi le code ? OK/EDIT VLAD.
Avant qu'on se quitte (ou qu'on se trouve ! \o/) tu veux rajouter un petit mot ? L'été c'est bien il fait chaud et tout .... FAUX !.